Le 27
octobre 2003
Ce projet
de loi, déposé en premier lieu sur le bureau du sénat, a été
examiné le mardi 21 octobre (après-midi et soir) et le mercredi 22
octobre (après-midi), et adopté avec modifications.
Il précise
les conditions d’exercice du service public des
télécommunications, visant à la fois à permettre aux citoyens de
bénéficier des innovations technologiques constantes dans le secteur
et d’assurer l’avenir de l’opérateur historique France Télécom
et de ses personnels.
La
première partie du texte est consacrée à la redéfinition de la
notion de service universel des télécommunications. La seconde aborde
quant à elle la question de l’évolution et de la protection des
statuts des salariés de l’entreprise. Enfin, la troisième partie
autorise l’Etat à privatiser France Télécom.
S’agissant
de la définition de la notion de service universel, le législateur se
doit de concilier deux objectifs. D’une part assurer pour les citoyens
un vrai service public de qualité en prenant en compte ses
caractéristiques essentielles (continuité, égalité, adaptabilité),
mais aussi, d’autre part, tenir compte des nécessités de l’ouverture
du secteur à la concurrence. En effet, la redéfinition de la notion de
service universel des télécommunications transpose une directive
européenne du 7 mars 2002 qui modifie les dispositions de la loi de
1996, notamment en ce qui concerne la procédure d’attribution des
obligations de service universel qui devra à l’avenir faire l’objet
d’un appel à candidatures.
Deuxièmement,
il est primordial de permettre l’évolution des statuts des personnels
fonctionnaires de France Télécom tout en les préservant. Quelle que
soit l’évolution ultérieure de l’entreprise, ce statut sera
maintenu et les instances de représentation du personnel de l’entreprise
seront alignées sur celles du secteur privé.
Enfin, l’Etat
a la possibilité de faire descendre sa participation en dessous du
seuil de 50% du capital de l’entreprise, ce qui la ferait sortir
de la catégorie des entreprises publiques.
Le groupe
UC n’avait pas déposé d’amendement sur le texte, soutenant la
position de la commission des Affaires économiques.
Les
principales modifications apportées par le Sénat à ce texte sont les
suivantes :
Article
premier.
Suivant l’amendement
de la commission des Affaires économiques, la méthode d’appréciation
du coût du service universel a été revue. La nouvelle clef de
répartition du service universel, fondée sur le chiffre d’affaire,
conformément à l’amendement de M. Christian Gaudin déposé sur le
texte économie numérique, entrera en vigueur dès 2004.
Point important, un rendez-vous a été fixé avant le 1er
mars 2005, date limite pour la remise au Parlement d’un rapport sur
l’évolution du service universel. Ce rapport devra, en outre,
prendre en compte une analyse détaillée du coût de l’ensemble des
services de télécommunications pour les usagers, ainsi que les moyens
d’enrichir le service universel au regard des évolutions
technologiques. Ce rapport devra enfin faire état de la couverture en
terme de téléphonie mobile, mais aussi de l’accès à Internet à
haut débit. Ces deux dernières précisions ont d’ailleurs été
soutenues par les deux orateurs du groupe pour ce texte : MM.
Christian Gaudin et Philippe Arnaud.
Article 3.
Selon cet
article, le " droit d’option " devait permettre à
tout fonctionnaire de France Télécom de demander à quitter le statut
pour passer sous contrat de droit privé, le projet de loi disposant
que, pendant une période de 6 mois, le Président de France Télécom
devrait obligatoirement proposer un contrat de travail de droit commun
à tout fonctionnaire qui en ferait la demande, et que ce contrat
devrait comporter une rémunération égale ou supérieure à sa
rémunération passée de fonctionnaire (art.3-II-3°). Le premier
alinéa de ce paragraphe n’apportant rien de nouveau par rapport à la
loi du 2 juillet 1990, si ce n’est l’inquiétude du personnel de
France Télécom, la suppression de cet article avait été proposée,
dans un amendement de la Commission des affaires économiques du sénat.
Cet amendement, soutenu par notre groupe, a été adopté à l’unanimité.
Après l’article
3.
Le
gouvernement a souhaité ajouter ici un article additionnel précisant les
conditions dans lesquelles les fonctionnaires de France Télécom qui le
souhaiteraient pourraient être détachés, puis intégrés dans les
corps des trois fonctions publiques. Selon l’amendement proposé
par la commission des Affaires économiques, les décrets fixant ces
conditions devront aussi préciser les modalités spécifiques d’intégration
des fonctionnaires " reclassés " de France
Télécom.
Après l’article
8.
Cet article
additionnel tend à imposer à l’opérateur historique la mise en
place en France, comme cela a déjà été fait dans de nombreux autres
pays d’Europe, d’une offre de vente en gros de l’abonnement et des
services associés, afin de permettre aux opérateurs nouveaux
entrants de commercialiser ces prestations auprès des utilisateurs
finaux et de présenter aux clients une facture unique.
Jean-Christophe
Combe
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