Rétention de sûreté.
3 Mars 2008
Au
lendemain de la censure partielle par le
Conseil Constitutionnel de la loi sur
"la rétention de sûreté",
Nicolas Sarkozy a demandé au Premier
Président de la Cour de cassation,
Vincent Lamanda, de lui faire "
toutes les propositions " pour
permettre " une application
immédiate " de ce texte de loi.
L'enjeu
pour Nicolas Sarkozy est de faire
appliquer, sans délais, cette loi sur la
" Rétention de sûreté " qui
permettrait d'emprisonner à vie les
criminels jugés dangereux. " Ce
qui est important pour moi, c'est qu'on ne
laisse pas des monstres en liberté après
qu'ils ont effectué leur peine"
a annoncé le Président en marge du salon
de l'agriculture.
Ce
coup de force politique et médiatique
touchant de près la sécurité des Français, est pour Nicolas Sarkozy un
moyen subtil et détourné d'obtenir les
faveurs des sondages.
"
Les sages " avaient validé
l'instauration de cette proposition
législative, mais avaient rejeté le
principe de rétroactivité : nul ne peut
être soumis à une nouvelle loi pénale
s'il a déjà été jugé.
L'annonce
du Président Français a suscité
l'indignation des syndicats de magistrats,
et la désapprobation de nombreuses
personnalités politiques dont Philippe
Nogrix : " Nicolas Sarkozy bafoue
le principe de démocratie, il porte
atteinte à la République Française…
"
En
effet Nicolas Sarkozy va à l'encontre de
l'Article 61 de la Constitution
Française. Celui-ci met en avant le fait
que seul le Conseil Constitutionnel à le
dernier mot en matière de conformité
législative. Le Premier Président de la
Cour de Cassation a donc refusé de passer
outre le Conseil Constitutionnel.
Philippe
Nogrix se félicite de la décision de
Vincent Lamanda et ajoute " qu'il
est regrettable que Nicolas Sarkozy ne
comprenne pas que depuis Charles de
Gaulle, le principal rôle du chef de
l'Etat est de veiller à ce que personne
n'enfreigne la Constitution. Il faut que
ce dernier lise et relise la Constitution
".

