Philippe Nogrix prend part à la
manifestation contre le projet de refonte
de la justice.
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Octobre 2007 - Ouest France
Les
salariés défendent la justice de
proximité
Ils
étaient une soixantaine de salariés à
exiger, hier soir devant la
sous-préfecture, le maintien du conseil
des Prud'hommes. Des élus leur ont
prêté main-forte.
«
La ministre de la justice Rachida Dati
pourrait annoncer la nouvelle carte
judiciaire d'Ille-et-Vilaine et venir à
Rennes à la mi-novembre » a annoncé
hier soir, avec les précautions qui
s'imposent, le vice-président du conseil
des Prud'hommes, Patrice Simon.
En
attendant, ici comme ailleurs, le projet
de refonte de la justice continue à faire
des vagues. Hier soir, ils étaient une
soixantaine à manifester devant la
sous-préfecture. Un seul mot d'ordre :
Touchez pas à notre conseil prud'homal !
Rappelons en effet que, concernant
l'arrondissement de Fougères, le tribunal
d'instance serait maintenu et absorberait
même celui de Vitré. En revanche les
Prud'hommes seraient transférés à
Rennes (Ouest-France des 3 et 9 octobre).
Parmi
les manifestants beaucoup de salariés, en
majorité syndiqués, les leaders
syndicaux locaux CGT, CFDT, FO et CFTC.
Enfin quelques élus dont le maire Louis
Feuvrier, le sénateur Philippe Nogrix et
les adjoints Jean-Michel Guichaoua et
Jean-Luc Chevreteau. Bernard Marboeuf
était excusé et le député Thierry
Benoit, représenté par un assistant
parlementaire. Après les prises de
paroles, une délégation représentative
a remis une motion au sous-préfet Guy
Gauthier.
«
Alors que les consultations sont
terminées depuis fin septembre, aucun
contact n'a été établi avec la CFDT,
première organisation syndicale du pays
de Fougères et du département a
déploré David Morel, pour la CFDT. Le
projet de départementalisation du conseil
des prud'hommes supprimerait la justice de
proximité et donc pénaliserait les
salariés les plus vulnérables ». Un
avis partagé par la CGT qui, par la voix
de Françoise Payen, a déclaré : « Ce
tribunal traite les litiges entre
salariés et employeurs le plus souvent
pour des questions de salaires, de
non-respect des contrats de travail, des
conventions collectives, du code du
travail... et nécessite d'être dans les
bassins d'emploi (plus de 20 000 salariés
concernés en pays de Fougères) ».
Enfin
Julien Trégaro, pour FO : « La Garde
des sceaux fait la sourde oreille à
l'opposition de la magistrature dans son
ensemble et des organisations syndicales.
Elle poursuit son périple de destruction
[...]. Devant cette rapidité du
gouvernement à remettre tous les acquis
sociaux en cause, nous pensons qu'il est
temps que le peuple et les salariés
réfléchissent ».