REVUE DE PRESSE

Philippe Nogrix soutient la démarche de la fédération du bâtiment d'Ille et Vilaine.

12 Juillet 2007 - Ouest France

Le procès qui secoue le BTP rennais

Patrons et élus rennais de tous bords font soudain cause commune pour combattre le travail clandestin. L'onde de choc de l'affaire Cardinal.

 

Le 20 juillet, le tribunal correctionnel de Rennes rendra son jugement dans l'affaire Cardinal. La justice reproche à cette grosse société de BTP d'avoir travaillé avec des entreprises adeptes du travail clandestin. Le procureur de la République a réclamé deux ans de prison dont un an ferme à l'encontre du PDG, Yves Cardinal. Les dix jours du procès ont été émaillés de manifestations de soutien des 500 salariés mais aussi d'élus de tous bords.

Pas étonnant : on ne peut pas traverser la capitale bretonne sans croiser un chantier - souvent public - aux couleurs de Cardinal ! Et sans entendre ce leitmotiv : « Ils ont voulu faire un exemple. » Dans le monde du BTP, mais aussi chez les politiques, le sentiment domine qu'Yves Cardinal paierait pour tous ceux qui s'adonnent à cette pratique répandue. Et qui, aux dires de certains, seraient en train de faire le ménage par peur de plonger à leur tour.

Coallition des élus

L'affaire fait tant de bruit qu'elle prend une dimension politique. Hier, c'est la fédération du bâtiment d'Ille-et-Vilaine qui interpellait le chef du gouvernement sur le travail illégal dans le bâtiment. Une démarche soutenue par Pierrick Massiot, 1er adjoint (socialiste) au maire de Rennes, le sénateur Philippe Nogrix (MoDem) ou Pierre Méhaignerie, député-maire UMP de Vitré.

Un rapport avec l'affaire Cardinal ? Pas officiellement... Certes, on ne commente pas un procès en cours. Leurs propos sont pourtant clairs et nets : « On veut assigner aux entreprises une véritable obligation de contrôle et de suivi des salariés des sous-traitants. Or, ce rôle, elles n'ont ni le pouvoir ni les moyens de l'assumer. Pourtant, on n'hésite pas à faire peser sur elles l'entière responsabilité d'un contrôle que les organismes en charge de cette question éprouvent le plus grand mal à assumer eux-mêmes. »

Sont visées les chambres des métiers « qui ne doivent pas être de simples chambres d'enregistrement » et « les nombreux services de l'État et des organismes sociaux chargés de réaliser des contrôles confrontés à des moyens insuffisants, à des difficultés techniques, à des cloisonnements géographiques et à un manque de coordination. » Pour Pierrick Massiot, « la France est un pays de droit où toutes les activités professionnelles sont régies par un certain nombre de lois et de réglementations... Cette harmonie requiert qu'il n'y ait pas confusion dans le rôle et les responsabilités des uns et des autres. »

Résumons : des patrons qui laissent entendre que si les pouvoirs publics faisaient leur travail, Yves Cardinal ne serait peut-être pas devant les juges et qui réclament des inspecteurs du travail, c'est assez nouveau.

 

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