Fougères,
le 7 Novembre 2005
Philippe
Nogrix rappelle des éléments essentiels de
l'histoire de l'électricité
Qu’est
devenue la Fée Electricité?
Comme
dans tous les contes, il y a la fée et la sorcière.
Ce qui est rare, c’est lorsque la fée devient
sorcière !
Cette
histoire pourrait être celle de l’électricité.
Sa venue dans les sociétés humaines a été
saluée comme une grande évolution, elle
apportait la lumière pour éclairer nos nuits
et l’énergie pour développer l’industrie.
Les routes et les campagnes se sont couvertes de
poteaux et de fils de plus en plus nombreux
permettant d’atteindre tous les hameaux en
densifiant un réseau qui apporte une grande
fiabilité. Rares aujourd’hui sont les pannes
de secteur grâce à cette gigantesque toile
d’araignée tissée sur le territoire.
Au
fil des années, les besoins se sont multipliés.
La Bretagne n’a réussi le développement de
son industrie agroalimentaire, n’a pu
accueillir de grandes activités génératrices
d’emplois comme Citroën que grâce à
l’Electricité omniprésente. Il fallait donc
produire toujours plus. Ce fut l’arrivée du
nucléaire reconnu aujourd’hui comme source
d’énergie la moins polluante lors de la
production mais qui pose encore des
interrogations quant à l’élimination des déchets
radioactifs produits. Grâce aux découvertes de
nos chercheurs, à la maîtrise des ingénieurs
et aux savoir-faire des agents des centrales. Le
risque reste, jusqu’ici dans notre pays, maîtrisé.
La
technologie des centrales doit évoluer et se
renouveler, c’est le lot de toutes les unités
de productions. Aujourd’hui, c’est l’EPR
qui a été choisi pour assurer le socle de la
fourniture d’électricité d’ici 2050 –
2060. Il faut bien le reconnaître, il n’y a
pas d’alternative quantitative de production
fiable et suffisante. Par contre, le développement
en parallèle de nouvelles sources d’énergie
est indispensable et tout ce qui se fait sur
l’éolien, sur le solaire et sur la bio-énergie
doit être renforcé, aidé et multiplié tant
dans le secteur de la recherche que dans celui
des applications.
L’électricité
produite doit être transportée vers les
utilisateurs qui ne comprendraient pas que
demain, par imprévision, ils soient privés de
courant. Le moyen de transport c’est la ligne
aérienne supportée par des pylônes, ce
n’est pas très beau (même pas beau du tout)
mais le souterrain n’est pas à notre portée
financière sauf à doubler la note d’électricité
de chacun d’entre nous.
Alors
que faire : rejeter l’EPR en disant que
l’on joue les apprentis sorciers ?
rejeter les lignes à très haute tension sous
prétexte d’effets néfastes sur la santé ?
Pourquoi pas ? Mais avec quelle
responsabilité si demain des territoires
entiers ne sont plus desservis en courant électrique ?
Ce
ne serait ni sérieux, ni responsable. Il faut
au contraire débattre, informer, approfondir
les études et répartir le réseau sur
l’ensemble du territoire. Le Pays de Fougères
a déjà donné, il u accueilli la première
ligne, à d’autres aujourd’hui d’être
solidaires du développement. C’est cela
l’aménagement du territoire.
Pour
ma part, je répéterai cela dans les réunions
d’information et de concertation car il faudra
y participer nombreux pour comprendre,
questionner et faire part de notre opinion. Le
plus important, c’est notre changement de
comportement, nous devons consommer autrement
pour réduire les besoins de production. C’est
la survie de notre planète qui est en jeu,
chacun d’entre nous doit y participer en toute
responsabilité.
Philippe
NOGRIX
Sénateur de l’Ille-et-Vilaine
De fée : électricité….deviendrait-elle sorcière ?
Certains l’affirment, pas moi.
Pour réduire les risques du nucléaire, les
chercheurs travaillent pour découvrir la clé
de la maîtrise de l’atome. Les ingénieurs et
les agents des centrales développement leur
savoir-faire en procédures de plus en plus
complexes déployant une vigilance de tous les
instants.
Les énergies alternatives sont-elles la solution ?
Pour moi pas encore.
Il faut pousser les recherches sur le
solaire et les biocarburants. Il faut aider
l’implantation des éoliennes mais les besoins
sont de plus en plus importants. Seul le nucléaire,
avec la relève de l’EPR, peut nous assurer
une production fiable et suffisante d’ici à
2050 – 2060.
Les lignes à très hautes tensions doivent-elles être construites ?
Personne ne m’a proposé d’autres solutions.
C’est dommage car ce n’est pas beau et
peut être nocif. Des études contradictoires
doivent nous être présentées. Aujourd’hui,
je pense qu’honnêtement, personne ne peut être
affirmatif sur leur nocivité.
Quelle solution adopter ?
Modifier notre comportement.
Ce serait la meilleure solution. De
consommateurs un peu gaspilleurs, devenons
consommateurs responsables du développement
durable de notre planète.
Les parlementaires devaient-ils se manifester ?
Pour ma part, sûrement pas.
Chaque parlementaire est législateur et a
prévu, par la loi, la mise en place d’une
commission nationale du débat public. C’est
à elle d’informer, de venir voir les
populations, de les écouter et d’en tirer des
conclusions pour permettre le choix de la décision
finale.
Que faire pour le Pays de Fougères ?
Participer aux réunions et alimenter le débat.
Nous avons déjà donné. Une ligne sur
notre territoire, ça suffit. Je le dirai. Deux
ce serait trop.
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