Réponse
de Philippe Nogrix
Les
mauvais paris de Pierre
Méhaignerie
Comme
de nombreux dirigeants de l’UMP,
Monsieur Méhaignerie vante l’ouverture
pratiquée par Nicolas Sarkozy et
parie sur un rapprochement avec l’UDF.
Il n’en n’est nullement
question, pas plus en Ille et
Vilaine qu’au niveau
national.
Cette
ouverture se traduirait, selon lui,
par la prise en compte des attentes
des électeurs par Nicolas Sarkozy.
Faut-il rappeler à M. Méhaignerie
que les électeurs n’appartenant
à personne, la liberté de vote
reste essentielle. A ce jour et mis
à part quelques ralliements de
professionnels de la politique, l’ouverture
ressemble encore plus à une posture
qu’à une réalité.
Le
rapprochement évoqué plus haut n’a
pas plus de fondement. Il est
pourtant systématiquement mis en
avant par le PS et l’UMP, partis
aux destins liés et espérant se
partager une fois de plus la carte
électorale. En contestant à l’UDF
sa vocation centriste et
indépendante, ils passent une
alliance objective pour en
récupérer les électeurs. Tous
deux font le pari avantageux pour
eux du bipartisme. Pourtant faut-il
rappeler que 71% des Français
pensent possible la constitution d’un
gouvernement autour du centre ?
Faut-il rappeler que c’est le vote
du premier tour qui déterminera le
second ? Faut-il rappeler à M.
Méhaignerie qu’il a déjà parié
sur la disparition de l’UDF en
2002 en la quittant pour un ensemble
très hétéroclite ? Faut-il
rappeler que MM. Méhaignerie,
Douste-Blazy, Raffarin, Gaudin, ex-
UDF, ont consolidé un ensemble aux
mains des chiraquiens hier, des
sarkozystes aujourd’hui ? Ils ont
certes obtenu des postes importants,
conservé des circonscriptions mais
leurs idées ont elles progressé
depuis 2002 ?
A
l’UDF nous sommes résolument
centristes et nous n’entendons pas
rentrer dans les cases (placards ou
cercueils ?) prévus pour nous par
les états majors de la gauche et de
la droite. Il leur faut accepter que
nous voulons concilier ce qu’il y
a, à nos yeux, de meilleur de
chaque côté. Que nous cherchons à
construire, à rassembler plutôt qu’à
opposer. Ne peut on à la fois s’inspirer
de la droite et de la gauche les
plus modernes ? Existe t-il une et
une seule vérité ? Si oui,
pourquoi alors recourir au
bipartisme quand un parti unique
suffirait ?
Notre
chemin diverge depuis quelques
années de celui de l’UMP et
continuera encore à le faire à l’avenir.
Les actions de nos groupes à l’Assemblée
nationale, au Conseil régional ou
au Conseil général ont montré qu’une
autre voie est possible, quand bien
même certains refuseraient encore
de le voir.
Rappelons
à Monsieur Méhaignerie que nous
avons fait un autre choix que le
sien et qu’il doit le respecter
comme nous respectons le sien, tout
en le regrettant. Il doit se
souvenir que comme de nombreux
députés UMP il a été élu grâce
aux voix de centristes et que sans
elles nul ne sait ce qu’il
adviendra…
Faut-il
rappeler qu’en démocratie ce sont
les électeurs qui en dernier lieu
décident ? Et pourquoi ne
décideraient-ils pas de partager la
vision de l’UDF pour l’avenir ? |